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Monsieur Foisy » ? — « Puisque je prends la peine de le raconter. »

— « Eh ! je n’ai pas osé jusqu’à aujourd’hui, dire ce qui m’est arrivé, mais, sapré-brûle, à propos d’animaux extraordinaires, j’ai eu une chienne que j’avais choulée après un ours, il y a douze ans, elle s’appelait Pistole, il était temps, cher monsieur Foisy, cet ours dévorait un de mes cochons ; et je criai, — Pistole, vas-y ! Hélas ! Pistole partit, comme un pistolet, les larmes m’en viennent aux eux, quand j’pense, elle passa si vite entre la souche de pin et mon four qu’elle se coupa en deux : j’en pleurais, je vous dis, je rapproche ces deux bouts, et les deux bouts se recollent. Seulement, la pauvre bête, qui me regardait avec pitié un instant, reprit son élan, mais elle ne courait pas aussi vite qu’avant, les pattes de derrière étaient retournées sur le dos, le corps à l’envers, mal recollé. Demandez à Cadie, si ce n’est pas vrai. »