Page:Doucet - Campagnards de la Noraye (d'après nature), 1918.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 49 —

poulain chaque année, poulain qu’il vendait tout jeune, avant l’âge « coûteux, » avec quelques voyages de bois, c’était toujours assez d’argent : un petit goret était aussi bien utile, on le saignait avant Noél. Cadie (Léocadie) faisait quelques chemises de la laine des trois moutons, et aussi de la toile du lin récolté. Du seigle, de l’avoine des patates, juste ce qu’il en fallait, et il n’en fallait pas beaucoup. Mais du tabac, oui, du tabac, par exemple assez pour se rassasier. Et la vie de Louis Durand et sa femme était belle, belle de cette beauté paisible et douce à faire se plaindre un roi qui se serait cru heureux jusque-là.

Et l’on ne désirait pas même le printemps si désiré de tous, non, on prenait l’hiver avec le seul espoir d’hiverner.

Et s’il manquait quelque chose — et il en manquait parfois — que pensez-vous qu’on fit ?

La réponse était dans les faits et non dans les