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Et Louis Durand marchait par les rues de la grande cité, et c’était pour lui des enchantements, des merveilles sans nombre, la rue Sherbrooke, la rue Notre-Dame, le port plein d’eau et de beaux bâtiments, la place Jacques-Cartier, le palais de Justice, l’Hôtel de Ville, et la chose la plus fabuleuse pour lui ce fut la cathédrale de Mgr Bourget. Ô ! cette bâtisse-là avait ses préférences, non qu’il s’exprima à son sujet avec engouement ; non, il parlait toujours lentement et sans répétitions inutiles, mais tout le monde qui le voyait ressentait bien que ce vieillard était heureux, sans oublier son passé, sans oublier ses amis, ses anciens voisins. Il les nommait souvent, après ses marches par la ville.

Ah ! il n’avait pas besoin de lunettes pour tout voir. Il disait que les gens étaient bien riches en nommant des voisins, des deuxièmes voisins, des journaliers de la rue Maisonneuve ou des rues Panet et Plessis. On avait beau lui affir-