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voiture : « Mon vieux, si je suis riche aujourd’hui, si je ne suis pas tombé il y a vingt ans, c’est grâce aux bras émérites et au cœur vaillant de ce Moïse qui était alors le roi des débardeurs.

Une journée que j’étais menacé de perdre le plus beau contrat de ma vie, je payai la traite à Moïse Joessin qui fit l’ouvrage des quatre hommes qui me manquaient. »

Il lui aurait même dit : Veux-tu monter dans ma voiture, Joessin ?

« Voulez-vous rire de moé ? j’ai des jambes, c’est pour m’en servir, je suppose, » aurait répliqué ce dernier, « Sacré nom d’un gueux, je n’suis pas mort ! »

Moïse aurait aujourd’hui même, un petit fils, cavalier de tout premier ordre, dans la Légion étrangère de France, décoré, nous dit-on, sur un beau cheval blanc.

Une petite Joessin serait même devenue grande et bonne supérieure d’un couvent renommé.