Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 3 —
MOÏSE JOESSIN
⚜
Ceux qui l’ont connu, et qui vivent encore, savent que Moïse Joessin n’éprouvait aucune sympathie pour le progrès moderne ; la mécanique surtout avait l’art de ne pas lui plaire ; il avait bien deux bonnes raisons en cela : ses bras d’une robustesse prodigieuse lui permettaient d’aborder avec aisance tous les gros ouvrages, et ses jambes, excellentes jusqu’à ses derniers jours, lui suffisaient à toutes ses courses.
Les principes sociaux de cet homme étaient peu nombreux mais clairs : droits de passer autant qu’il lui plaisait dans le chemin du roi et de dépenser de la manière qu’il lui semblait bon l’argent qu’il avait gagné royalement, c’est-à-dire en travaillant fort et dur.
Une seule fois, disait-on, il s’était senti fatigué