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MOÏSE JOESSIN


Ceux qui l’ont connu, et qui vivent encore, savent que Moïse Joessin n’éprouvait aucune sympathie pour le progrès moderne ; la mécanique surtout avait l’art de ne pas lui plaire ; il avait bien deux bonnes raisons en cela : ses bras d’une robustesse prodigieuse lui permettaient d’aborder avec aisance tous les gros ouvrages, et ses jambes, excellentes jusqu’à ses derniers jours, lui suffisaient à toutes ses courses.

Les principes sociaux de cet homme étaient peu nombreux mais clairs : droits de passer autant qu’il lui plaisait dans le chemin du roi et de dépenser de la manière qu’il lui semblait bon l’argent qu’il avait gagné royalement, c’est-à-dire en travaillant fort et dur.

Une seule fois, disait-on, il s’était senti fatigué