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Page:Doumic - De Scribe à Ibsen, Delaplane.djvu/340

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Depuis qu'il sait l'histoire du mariage d'Hial- mar, Grégoire s'est dit qu'il avait enfin un but dans l'existence : c'est d'apprendre à Hialmar le passé de Gina. « Alors, se dit-il, Hialmar, con- naissant sa faute, pourra la lui pardonner; il n'y aura plus de mensonge entre eux ; ils seront parfaitement heureux, et leur bonheur, fondé sur la vérité, sera solide autant qu'ineffable. » C'est pourquoi, après qu'a eu lieu la scène d'explication entre les deux époux, Grégoire entre. la figure épanouie, leur tendant les mains : — Eh bien ! mes chers amis. [IL les regarde l'un après l'autre, pais chuchote à Hialmar.) Ce n'est donc pas fait? Hialmar d'une voix sombre). — C'est fait. Grégoire. — C'est fait? Hialmar. — J'ai vécu l'heure la plus amère de ma vie. Grégoire. — Mais aussi la plus pure, n'est- ce pas ? Hialmar. — Enfin, pour le moment c'est fini. Gina. — Que Dieu vous pardonne, mon- sieur Werlé î Grégoire avec un profond étonnement). — Je n'y comprends rien. Hialmar. — Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Grégoire. — Cette grande liquidation, qui devait servir de point de départ à une exis- tence nouvelle, à une vie, à une communauté basée sur la vérité délivrée de tout mensonge.