Le 2 mars 1838, il fait à Mme Zulma Carraud le récit d’un séjour à Nohant. Il avait trouvé la camarade George Sand dans sa robe de chambre fumant un cigare après le dîner au coin de son feu. « Elle avait de jolies pantoufles jaunes ornées d’effilés, des bas coquets et un pantalon rouge. Voilà pour le moral. Au physique, elle avait doublé son menton comme un chanoine. Elle n’a pas un seul cheveu blanc malgré ses effroyables malheurs ; son teint bistré n’a pas varié ; ses beaux yeux sont tout aussi éclatants ; elle a l’air tout aussi bête quand elle pense… » C’est la George Sand de la trente-cinquième année, celle que nous allons voir engagée dans l’aventure nouvelle que nous avons à conter.
Balzac continue en nous donnant quelques détails sur le genre de vie de la romancière : c’est à peu près le même que le sien, à cette différence près que Balzac se couche à six heures du soir et se lève à minuit, et que George Sand se couche à six heures du matin et se lève à midi. Il ajoute ce trait sur l’état de sa sensibilité : « La voilà dans une pro-