Page:Doumic - George Sand Dix Conferences sur sa vie et son oeuvre 1922.djvu/31

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Une seconde conséquence fut d’exalter sa sensibilité. Chaque fois qu’elle quitte sa mère, la séparation est pour elle un déchirement. . Quand elle en est éloignée, elle souffre de la savoir absente et plus encore de la deviner oublieuse. Elle aime cette mère, telle qu’elle est, et de la sentir en butte à l’hostilité et au mépris, ce lui est une souffrance intime, une plaie toujours saignante.

Une autre conséquence enfin, et non la moins importante, fut de déterminer dans un certain sens l’immense pouvoir de sympathie qui était en elle. Vis-à-vis de cette grand’mère, réservée et cérémonieuse, elle n’a longtemps éprouvé que de la crainte. Elle se sent plus près de sa mère, avec qui il n’y avait pas à se gêner. Elle en veut à ceux qui représentent l’autorité, la règle, la tyrannie des usages. Elle considère qu’elles sont, elle et sa mère, des opprimées… Voyez-vous naître, chez la fille de Sophie-Victoire, le goût pour le peuple auquel elle tient par un côté de ses origines, vers lequel elle est ramenée par les humiliations subies ? Voyez-vous poindre, chez cette