l’intelligence nostalgique. Peut-être même cette poésie ne se révèle-t-elle clairement à aucune conscience individuelle, ni à ce laboureur qui trace son sillon dans la paix matinale, ni à ce berger qui passe des semaines seul dans la montagne en face des étoiles ; mais elle réside dans la conscience de la race. Les générations qui se succèdent la portent en elles, et elles ne la laissent pas inexprimée. Car c’est elle qui se traduit dans les usages, dans les croyances, dans les légendes, dans les chansons. Le Champi, quand il revient au pays, retrouve la campagne toute murmurante d’un gazouillis d’oiseaux qu’il reconnaît bien. « Et cela le fait ressouvenir d’une chanson très ancienne que lui disait sa mère Zabelle pour l’endormir, dans le parlage du vieux temps de notre pays. » Cette chanson très ancienne, les romans champêtres de George Sand nous la redisent. Ils viennent du lointain de notre tradition. Ils en sont comme un suprême épanouissement.
C’est cela qui les caractérise et qui leur assigne leur place dans la suite de notre litté-