Page:Doumic - George Sand Dix Conferences sur sa vie et son oeuvre 1922.djvu/48

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de son droit — et pour un homme qui est du monde des « vieilles comtesses ? » Elle reprend sa fille avec elle, à Paris. Hélas ! Aurore, dont les yeux se sont ouverts et qui s’est affinée au point d’entrer en intime sympathie avec son exquise grand’mère, ne peut plus avoir pour une mère, dont elle s’est sentie abandonnée, sa tendresse passionnée de naguère et ses partis pris d’indulgence quand même. Elle voit cette mère telle qu’elle est, dans sa trivialité de femme du peuple restée galante et qui ne se résigne pas à vieillir. Si encore Sophie-Victoire eût été d’humeur calme ! Mais il lui faut chaque jour changer de logement, changer de gargote, se brouiller avec celui-ci, se raccommoder avec celle-là, arborer une nouvelle forme de chapeau ou une nouvelle couleur de cheveux. C’est une agitée. Avide de faits divers et de romans feuilletons, elle lit Sherlock Holmes. — je veux dire les élucubrations du vicomte d’Arlincourt — avec rage, jusqu’au milieu de la nuit. Elle en rêve et continue pendant le jour de vivre dans une atmosphère de crime. Si elle digère mal, elle se croit em-