Page:Doumic - George Sand Dix Conferences sur sa vie et son oeuvre 1922.djvu/95

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de son arbre généalogique, on y constate une hérédité artistique. Maurice de Saxe a écrit les Rêveries, qui seraient encore un beau livre pour un militaire, quand même ce militaire n’aurait pas si généreusement battu les Anglais. Mlle  Verrières avait été actrice et Dupin de Francueil était dilettante. La grand’mère, Marie-Aurore, très musicienne et qui chantait des airs d’opéra, faisait des extraits des philosophes. Maurice Dupin raffolait de musique et de théâtre. Il n’était pas jusqu’à Sophie-Victoire qui n’eût un sentiment inné, un instinct de la beauté. Non seulement elle pleurait au mélodrame, comme Margot, mais elle remarquait le rose d’un nuage, le mauve d’une fleur ; et, ce qui nous importe davantage, elle les faisait remarquer à la petite Aurore. En sorte qu’elle aussi, cette mère illettrée, est pour quelque chose dans la littérature de sa fille.

Ce n’est pas assez de dire que George Sand était née écrivain : elle était née romancière, et d’une catégorie déterminée de romancières. Elle avait été créée par un décret nominatif de la