vengeance au tribunal de l’éternelle justice, et que mon enfant mort ne te retire le tien.
— Je n’ai point de fils et n’en désir point. Cependant, écoute, il est peut-être une chance de sauver le tien et toi-même.
— Laquelle ?
— Qu’il rentre dans l’obscurité dont il n’eût jamais dû sortir ; qu’il redevienne un simple artisan et je l’oublierai.
— Renoncer à ses droits.
— C’est une condition expresse et absolue.
— Je ne peux le dépouiller de son héritage de mes propres mains.
— Alors, il mourra ; choisis…
— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu !!
— Veux-tu le voir, le consulter ?
— Oui.
Sur l’ordre de la comtesse, Guy fut amené devant sa mère, et courant se jeter dans ses bras avec effusion :
— Gaultier est-il libre ? lui glissa-t-il à l’oreille.
— Oui.
— Alors tout va bien.
Et, saluant Jeanne qui l’examinait curieusement.
— Madame ma tante, je suis bien votre serviteur, lui dit-il d’un ton délibéré, quoique vous m’ayez procuré un mauvais réveil.
— Il sera plus mauvais encore si vous n’écoutez les conseils de votre mère.
Marguerite entoura l’enfant de ses bras.
— Guy, mon fils, dit-elle d’une voix tremblante, Dieu sait que j’ai fait tout au monde pour te conserver ton héritage ; mais, hélas ! le destin est contre nous ; le Ciel nous abandonne. À cette heure, je ne puis plus rien pour défendre tes