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dans la sierra

navaja brilla, disparut avec la rapidité de l’éclair et l’homme tomba en s’écriant : « Mercédès ! »

La Maladetta recula en poussant une sorte de rugissement. À la clarté fumeuse de la torche, elle venait de reconnaître Pedro, frappé par elle, alors qu’en sa tendresse sauvage elle n’avait pas hésité à commettre un crime pour l’enrichir et le rendre heureux. Comme un chêne foudroyé, la grand’mère s’abattit inanimée sur le sol, au moment où l’on faisait irruption dans la grotte des Gitanos.


✽ ✽

Pedro ne mourut pas.

Diego, rendu à la liberté, le recueillit et l’adopta ; Mercédès le soigna comme un frère ;… il guérit.

Sa raison chancelante s’affermit à la suite de cette terrible secousse, mais on lui laissa toujours ignorer le nom de l’assassin, de celle qui l’avait frappé, et la triste fin de son aïeule.

Il vécut parfaitement heureux, et un jour vint où Mercédès, tenant parole, lui prouva qu’elle l’aimait même plus qu’un frère en devenant sa femme.