Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 88 )

D’autres prétendent que Job étoit du tems de Jacob, & qu’il épouſa ſa fille Dina.

Aben-Eſra, célèbre Rabbin, dit que ce livre a été traduit d’une langue étrangere en Hébreu. Spinoſa croit que Job étoit un Gentil & une eſpece de philoſophe qui éprouva ſucceſſivement tous les biens & tous, les maux de ce monde. Ezéchiel Chap. 14. vers. 12. en fait mention. Vide Spinos. Cap. 10. pag. 130.

Les avantures de Job, ajoute Spinoſa, pourroient avoir donné lieu à quelqu’un de compoſer cet eſſai ſur la Providence en forme de dialogue. Ce livre en un mot, par les choſes qu’ils contient & par la beauté du ſtyle, ne ſauroit être l’ouvrage d’un malade infortuné, plongé dans la plus affreuſe miſere, mais plutôt d’un philoſophe tranquille à l’ombre du cabinet. Nam quæ in eo continentur, ut etiam ſtilus, non Viri inter Cineres miſere agrotantis, ſed otioſe in Musæo medietantis videntur. Chap. 10. On retrouve dans Job bien du Poëtique des Payens. Le Pere des hommes y tient deux fois conſeil, & Satan qui cenſure avec beaucoup de liberté les diſcours de ſon Souverain, a un peu l’air du Momus des Grec.

Digilized by