Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/51

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Brûler, dit l’Indien ; comment ! vous oubliez donc que votre loi eſt une loi de charité ? Vous faites un crime à Mahomet d’avoir établi ſa religion par l’Epée, & vous défendez la vôtre par le feu ? Vous appeliez tyrans les Souverains qui vous persécutoient autrefois & qui brûloient les Chrétiens qui ne penſoient point comme eux. Vous avez là un sûr moyen de faire des prosélytes.

3°. Vous voulez réformer la diſcipline ; cela me paroît inutile, car après vous d’autres Conciles vous réformeront vous-mêmes. Vous prenez ſans doute conſeil de ces 1370. perſonnes que vous entretenez à votre ſuite ? n’appréhendez-vous pas qu’on ne vous diſe : medice, cura te ipſum ?

Oh ! nous ne craignons point la rétorſion, dit le Secrétaire, parceque nous ſommes les maîtres. C’eſt bien le moins que nous ſoyons diſpensés des loix que nous avons la peine de faire. Savez-vous pourquoi nous les faiſons ?

C’eſt ſans doute, dit l’Indien, pour obliger à bien vivre & pour rendre les mœurs plus ſaintes.

Quelle erreur ! répliqua le Secrétaire, voici le ſecret, n’en dites rien à perſon-