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l’article de la mort. La confeſſion eſt une reſſource bien commode contre les déſordres que l’on a commis.

Si le baptême eût été néceſſaire au ſalut, Dieu eût du l’inſtituer auſſitôt après le péché d’Adam, ſon fils en avoit tout auſſi beſoin que moi. Pourquoi ne pas différer le baptême juſqu’à l’article de la mort, l’expédient n’eſt-il pas plus sûr que la confeſſion qui ne remet les péchés que ſous la condition d’un repentir incertain ?

La Religion Chrétienne nous donne une fauſſe idée de Dieu ; car la juſtice humaine eſt une émanation de la juſtice divine & doit être de la même nature. Or ſuivant la juſtice humaine nous devons blâmer Dieu de la conduite qu’il a tenue envers ſon fils, envers Adam, envers ſa poſtérité, envers les peuples qui n’ont jamais entendu parler de l’Evangile &c.

Les remords des mourans ne prouvent rien ni pour ni contre la Religion, ils ſont l’effet de l’affoibliſſement des organes & de la force des préjugés. Un Turc n’éprouvera aucun remord pour avoir foulé aux pieds la Bible, ni un