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Gonzalve y trouva pour ainsi dire un lieu de repos où il eut le temps de songer aux moyens d’éviter les nouveaux périls qui l’attendaient. Il arriva bientôt au second remous, et d’un bond vigoureux il eut le bonheur d’arriver au dernier intervalle qui le séparait du canot. Il avait en ce moment besoin de recueillir tout son courage et son énergie. Après quelques instants de repos, il se trouvait à deux pas de la gueule du grand remous sur laquelle se trouvait le milieu de l’esquif inconnu. Il ne vit d’autre moyen pour l’atteindre que de se laisser aller au cours de l’eau et de le saisir au moment où sa poutre s’engloutirait. Aussi avec toute la légèreté et la promptitude, que peut inspirer la crainte d’une mort presqu’inévitable, il mit la main sur l’heureux canot et y sauta sans presque l’ébranler.