Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148

si elle était passée dans le séjour des fées. Elle avait néanmoins compris une partie de ce qu’avait voulu lui dire le Grand. Cet homme, malgré la dégradation de son état, avait un accent noble, qui pouvait inspirer de la confiance. Soit que cette noblesse de langage fût due à sa récente profession de foi et mœurs, ou à son habitude de dominer ses semblables ; Louise se sentit renaître en entendant les paroles d’un homme qu’elle avait cru naguère si digne de son estime.

— Où suis-je, dit-elle alors, avec qui suis-je ? Etes vous le même homme dont l’amitié me semblait, il y a un instant, si dévouée, et envers lequel je me croyais redevable d’un service éminent ? Dites moi. Si je dois perdre ici la vie, ne prolongez pas mon supplice. Si vous me condamnez à vivre dans cette retraite, qu’il me soit