Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151

pressa la main par manière de réconciliation, elle sentit un certain tressaillement causé, partie par la crainte, partie par la dissidence de sexe.

Le Grand était un tout jeune homme de vingt-cinq à vingt-six ans. Il avait les traits très réguliers et une physionomie qui ne portait aucune marque de son état, ordinairement si bien caractérisé. Quand il pressa la main frêle et délicate de sa victime, il regretta sincèrement le mal qu’il lui avait fait, et promit en son cœur de le réparer autant qu’il serait en son pouvoir. Quel charme en effet, n’éprouve pas l’homme en touchant la main d’une femme ! Quel voile peut cacher le sexe pendant cette action ! Les sensations s’échangent involontairement. Physiquement parlant, c’est le choc des deux fluides électriques. Naturellement parlant, c’est l’union, des