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réduit à cette extrémité, résolut de lui donner une leçon salutaire. Personne aussi bien que lui pouvait manier un pistolet. C’était son exercice de prédilection. Mais il n’avait jamais eu l’occasion de faire connaître son habileté.

Molton devait tirer le dernier. Il avait déjà perdu tout son courage. Dearbon s’ajusta et lui cria d’un ton moqueur :

— Gare à ton oreille gauche, Molton ! »

Et la balle lui fendit l’oreille gauche en deux parties. C’était le tour de Molton. Le bras lui tremblait, il n’avait pas la force de tirer. Il eut presque regret d’avoir engagé la querelle. Le coup partit néanmoins. Dearbon se prit à rire avec éclat.

— Un second coup, dit-il, je prends trente pas. »

Les armes se rechargèrent. Quand