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sidus. La tendre et malheureuse mère n’avait eu aucune nouvelle de sa fille. Elle savait, pour surcroît d’infortune, qu’elle n’était pas parue à Chateaugay. Elle était devenue méconnaissable, tant la souffrance avait amaigri et défiguré ses traits. Le but du voyage de son mari lui était inconnu, quoiqu’elle le soupçonnât bien. Elle avait fait pour calmer son irritation tout ce que peut une épouse et une mère idolâtre du bonheur de sa famille. Elle n’avait plus qu’à gémir et à pleurer sur la constante et inébranlable opiniâtreté de son époux.

Le chirurgien de milice le visitait chaque jour. Dès qu’il fut en état d’être transporté, il fut conduit chez lui avec de grandes précautions. Six mois s’écoulèrent avant sa convalescence. Gonzalve de son côté était informé chaque semaine par Maurice