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l’enjouement dont je m’efforçais de colorer mon récit, ce ne fut qu’avec peine que je pus lui arracher un sourire pendant tout le repas. Lui ayant demandé la cause de la gêne qu’elle manifestait ; elle me répondit qu’elle n’en pouvait dire la raison, mais qu’elle avait le cœur serré par de funestes pressentiments. Comme elle achevait ces mots, on sonna avec force à la porte extérieure. Un instant après on vit entrer dans la salle un homme âgé qui s’écria : « Ah ! ma fille… » Il se précipita sur Louise et la serra dans ses bras avec attendrissement. Je ne m’étais pas aperçu et St. Felmar non plus de l’évanouissement de l’amante de Gonzalve. Quand les premières fureurs de cette ivresse paternelle furent passées il embrassa sa fille et la trouva sans mouvement. « Ah ! je l’ai tuée, » s’écria-t-il !... On la transpor-