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crime ! Si tel était le cas, les crimes seraient éternels. Car quel autre encouragement à la vertu que la présence de la vertu même. Si la vertu me repousse, où trouverais-je une retraite pour cacher ma vie passée ? Irais-je me jeter encore une fois dans l’abîme d’infamie où j’ai consumé deux années de ma vie ! Oh ! non les avenues qui conduisent au sanctuaire de la vertu ne doivent pas être aussi terribles. J’ai été bon autrefois, j’étais juste et vertueux, j’avais encore mon innocence primitive, et cette innocence avait un bras pour retirer du crime les victimes que le sort et non la nature y avait conduites. Ne retrouverais-je pas dans ma sœur ces doux aliments du repentir et du retour au bien ! Ces deux années de malheur seraient-elles à jamais gravées sur mon front ! Ô, mes nobles amis, j’ai encore le cœur du brave et de l’honnête homme…