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Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/122

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jim harrison, boxeur

Rodney Stone. Il faut que vous honoriez le roi, que vous aimiez votre pays, que vous défendiez la glorieuse Constitution anglaise.

Me rappelant avec énergie qu’il s’était emporté contre les Communes, je ne pus m’empêcher de sourire et je vis Sheridan mettre la main devant ses lèvres.

— Vous n’avez qu’à faire cela, à faire preuve de fidélité à votre parole, à éviter les dettes, à faire régner l’ordre dans vos affaires, pour mener une existence heureuse et respectée. Que fait votre père, monsieur Stone ? Il est dans la marine royale ? J’en ai moi-même été un peu. Je ne vous ai jamais raconté, Tregellis, comment nous avions pris à l’abordage le sloop de guerre français La Minerve.

— Non, Sir, dit mon oncle, tandis que Sheridan et Francis échangeaient des sourires derrière le dos du prince.

— Il déployait son drapeau tricolore, ici même, devant les fenêtres de mon pavillon. Jamais de ma vie je n’ai vu une impudence si monstrueuse. Il faudrait avoir plus de sang-froid que je n’en ai pour souffrir cela. Je m’embarquai sur mon petit canot, vous savez, ma chaloupe de cinquante tonneaux, avec deux canons de quatre à chaque bord et un canon de six à l’avant.

— Et puis, Sir ? et puis ? s’écria Francis, qui avait l’air d’un homme irascible au rude langage.

— Vous me permettrez de faire ce récit de la façon qu’il me convient, Sir Philippe Francis, dit le prince d’un ton digne. Comme j’allais vous le dire, notre artillerie était si légère que, je vous en donne ma parole, j’aurais pu faire tenir dans une poche de mon habit, notre décharge de tribord et dans une autre, celle de bâbord. Nous approchâmes du gros navire français. Nous reçûmes son feu et nous écorchâmes sa peinture