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Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/318

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jim harrison, boxeur

Le sourire confiant, qu’il avait en suivant les rounds du début, avait depuis longtemps disparu de ses lèvres et ses joues avaient pris une pâleur livide, en même temps que ses yeux gris et farouches lançaient des regards furtifs de dessous les gros sourcils.

Plus d’une fois, il éclata en imprécations sauvages, lorsqu’un coup jetait Wilson à terre.

Mais je remarquai tout particulièrement que son menton ne cessait de se retourner vers son épaule et qu’à la fin de chaque round il avait de prompts et vifs coups d’œil vers les derniers rangs de la foule.

Pendant quelque temps, sur cette pente immense, formées de figures qui s’étageaient en demi-cercle derrière nous, il me fut impossible de découvrir exactement sur quel point son regard se dirigeait.

Mais à la fin, je parvins à le reconnaître.

Un homme de très haute taille qui montrait une paire de larges épaules sous un costume vert-bouteille, regardait avec la plus grande attention de notre côté et je m’aperçus qu’il se faisait un échange rapide de signaux presque imperceptibles entre lui et le baronnet corinthien. Tout en surveillant cet inconnu, je vis que le groupe dont il formait le centre était composé de tout ce qu’il y avait de plus dangereux dans l’assemblée, des gens aux figures farouches et vicieuses, exprimant la cruauté et la débauche.

Ils hurlaient comme une meute de loups à chaque coup et lançaient des imprécations à Harrison chaque fois que celui-ci revenait dans son coin.

Ils étaient si turbulents que je vis les gardes du ring se parler à demi-voix et regarder de leur côté comme s’ils s’attendaient à quelque incident, mais aucun d’eux ne se doutait à quel point le danger était imminent et combien il pouvait être grave.