Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/50

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— Très bien, madame, dit Jim en promenant ses regards étonnés d’elle à son oncle.

— Et vous êtes heureux aussi ?

— Oui, madame, je vous remercie.

— Et vous n’aspirez à rien de plus ?

— Mais non, madame. J’ai tout ce qu’il me faut.

— Cela suffit, Jim, dit son oncle d’une voix sévère. Soufflez la forge, car le fer a besoin d’un nouveau coup de feu.

Mais il semblait que la femme avait encore quelque chose à dire, car elle marqua quelque dépit de ce qu’on le renvoyait.

Ses yeux étincelèrent, sa tête s’agita, pendant que le forgeron, tendant ses deux grosses mains, semblait faire de son mieux pour l’apaiser.

Pendant longtemps, ils causèrent à demi-voix et elle parut enfin satisfaite.

— À demain alors, cria-t-elle tout haut.

— À demain, répondit-il.

— Vous tiendrez votre parole, et je tiendrai la mienne, dit-elle en cinglant le dos du poney.

Le forgeron resta immobile, la râpe à la main, en la suivant des yeux jusqu’à ce qu’elle ne fût plus qu’un petit point rouge sur la route blanche.

Alors, il fit demi-tour.

Jamais je ne lui avais vu l’air aussi grave.

— Jim, dit-il, c’est miss Hinton, qui est venue se fixer aux Érables, au-delà du carrefour d’Anstey. Elle s’est prise d’un caprice pour vous, Jim, et peut-être pourra-t-elle vous être utile. Je lui ai promis que vous irez par-là et que vous la verrez demain.

— Je n’ai pas besoin de son aide, mon oncle, et je ne tiens pas à lui rendre visite.

— Mais j’ai promis, Jim, et vous ne voudrez pas