Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/74

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à Londres. Il pourrait faire connaître à Rodney tous les grands personnages. Assurément, vous ne voulez pas nuire à son avancement ?

— Alors, voyons ce qu’il dit, répondit mon père.

Et voici la lettre dont elle lui donna lecture :


« 14 Jermyn Street. Saint-James, 15 avril 1803.
« Ma chère sœur Mary,

« En réponse à votre lettre, je puis vous assurer que vous ne devez pas me regarder comme dépourvu de ces beaux sentiments qui font l’ornement de l’humanité.

« Il est vrai, depuis quelques années, absorbé comme je l’ai été par des affaires de la plus haute importance, j’ai rarement pris la plume, ce qui m’a valu, je vous assure, bien des reproches de la part des personnes les plus charmantes de votre sexe charmant.

« Pour le moment, je suis au lit, ayant veillé fort tard, la nuit dernière, pour offrir mes hommages à la marquise de Douvres, pendant son bal, et cette lettre vous est écrite sous ma dictée par Ambroise, mon habile coquin de valet.

« Je suis enchanté de recevoir des nouvelles de mon neveu Rodney (mon Dieu ! quel nom !), et comme je me mettrai en route la semaine prochaine pour rendre visite au Prince de Galles, je couperai mon voyage en deux en passant par Friar’s Oak, afin de vous voir ainsi que lui.

« Présentez mes compliments à votre mari.

« Je suis toujours, ma chère sœur Mary,

« Votre frère.
« Charles Tregellis ».


— Que pensez-vous de cela ? s’écria ma mère triomphante quand elle eut achevé.