Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/121

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sil. Bondez vos canots de tirailleurs, déployez-les derrière ces dunes de sable, puis soutenez-les en en lançant encore d’autres, lancez des frégates une pluie de mitraille par-dessus leurs têtes. Cela pourrait se faire ! Cela pourrait se faire.

Ses moustaches raides comme celles d’un chat se hérissèrent plus que jamais, et je pus voir à l’éclat de son regard qu’il était emporté par ses rêves.

— Vous oubliez que nos soldats seraient sur la plage, dis-je avec indignation.

— Ta ! Ta ! Ta ! s’écria-t-il, naturellement pour une bataille, il faut être deux. Voyons maintenant, raisonnons la chose. Combien d’hommes pouvez-vous mettre en ligne ? Dirons-nous vingt mille, trente mille ? Quelques régiments de bonnes troupes, le reste ! Peuh ! Des conscrits, des bourgeois armés. Comment appelez-vous ça ? Des volontaires ?

— Des gens courageux, criai-je.

— Oh oui, très braves, mais des imbéciles. Ah ! mon Dieu ! on ne saurait dire à quel point ils seraient imbéciles. Non pas eux seulement, mais toutes les jeunes troupes. Elles