Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

J’étais naturellement timide, très peu expansif.

Je fus long à me faire un ami soit parmi les maîtres, soit parmi mes camarades.

Il y avait neuf milles à vol d’oiseau, et onze milles et demi par la route, de Berwick à West Inch.

J’avais le cœur gros en pensant à la distance qui me séparait de ma mère.

Remarquez, en effet, qu’un garçon de cet âge, tout en prétendant se passer des caresses maternelles, souffre cruellement, hélas ! quand on le prend au mot.

À la fin, je n’y tins plus, et je pris la résolution de m’enfuir de l’école, et de retourner le plus tôt possible à la maison.

Mais au dernier moment, j’eus la bonne fortune de m’attirer l’éloge et l’admiration de tous depuis le directeur de l’École, jusqu’au dernier élève, ce qui rendit ma vie d’écolier fort agréable et fort douce.

Et tout cela, parce que par suite d’un accident, j’étais tombé par une fenêtre du second étage.

Voici comment la chose arriva.