Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/231

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marins noyés, tout l’argent qu’elle lui avait promis.

Il me dit cette histoire et la recommença.

Puis, la bataille finie, il jura ses grands dieux qu’il n’avait pas ouvert la bouche de tout le jour.

Quant à moi, je ne saurais dire si je parlai ou non, mais je sais que j’avais l’intelligence et la mémoire plus claires que je ne les ai jamais eues, que je pensai tout le temps aux vieux parents laissés à la maison, à la cousine Edie, à ses yeux fripons et mobiles, à de Lissac et ses moustaches de chat, à toutes les aventures de West Inch, qui avaient fini par nous conduire dans les plaines de Belgique, servir de cible à deux cent cinquante canons.

Pendant tout ce temps, le grondement de ces canons avait été terrible à entendre, mais ils se turent soudain.

Ce n’était cependant que le calme momentané au cours d’une tempête.

Alors, on devine que presque immédiatement, il va être suivi d’un pire déchaînement de l’orage.