Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/242

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je vis que la colonne était définitivement rompue, qu’elle se disloquait en groupes, les uns fuyant à toutes jambes, les autres continuant à combattre, dos à dos, dans un vain effort pour arrêter la brigade, qui balayait tout devant elle.

Il me semblait qu’un fer rouge était appliqué sur ma figure, mais j’avais l’usage de mes membres.

Aussi, j’enjambai d’un bond un amas de cadavres ou d’hommes mutilés, je courus après mon régiment, et allai prendre ma place au flanc droit.

Le vieux major Elliott était là, boitant un peu, car son cheval avait été tué, mais lui, il ne s’en trouvait pas plus mal.

Il me vit venir et me fit un signe de tête, mais on avait trop de besogne pour avoir le temps de causer.

La brigade avançait toujours, mais le général passa à cheval devant moi, baissant la tête, et regardant les positions anglaises :

— Il n’y a pas de terrain gagné, dit-il, mais je ne recule pas.

— Le duc de Wellington a remporté une