Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/37

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Ma mère était assise près de lui et lui caressait la main, comme elle caressait le dos du chat pour le calmer.

— Oui, Jeannie, disait-il, le pauvre Willie est mort. Cette lettre vient de l’homme de loi. La chose est arrivée subitement. Autrement on nous aurait écrit. Un anthrax, dit-il, et un flux de sang à la tête.

— Ah ! Alors ses peines sont finies, dit ma mère.

Mon père essuya ses oreilles avec la nappe de la table.

— Il a laissé toutes ses économies à sa fille, dit-il, et si elle n’a pas changé, par Dieu, de ce qu’elle promettait d’être, elle n’en aura pas pour longtemps. Vous vous rappelez ce qu’elle disait, sous ce toit même, du thé trop faible, et cela pour du thé à sept shillings la livre.

Ma mère hocha la tête et considéra les pièces de lard suspendues au plafond.

— Il ne dit pas combien elle aura, reprit-il, mais elle en aura assez, et de reste. Elle doit venir habiter avec nous, car ç’a été son dernier désir.