Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/68

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que j’étais le véritable héritier du laird, ou bien si, sans cependant m’engager dans l’armée, chose dont elle ne voulait pas entendre parler, elle me voyait devenir un grand guerrier, dont le nom serait dans la bouche de tous, alors elle était aussi charmante qu’une journée de mai.

Je me prêtais de mon mieux à ce jeu, mais il finissait toujours par m’échapper un mot malheureux pour prouver que j’étais toujours Jock Calder de West Inch, tout court, et alors la bouderie de ses lèvres exprimait de nouveau le peu de cas qu’elle faisait de moi.

Nous vivions ainsi, elle dans les nuages, moi terre à terre, et si la rupture n’était pas arrivée d’une manière, elle le serait d’une autre.

La Noël était passée, mais l’hiver avait été doux.

Il avait fait juste assez froid pour qu’on pût marcher sans danger dans les tourbières.

Edie était sortie par une belle matinée, et elle était rentrée pour déjeuner avec les joues rouges d’animation.