Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/91

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que nous démolirions tous les signaux de feu établis sur la côte, car désormais nul ennemi n’était à craindre.

Tout en causant, nous nous promenions sur le sable blanc et ferme, et nous regardions l’antique Mer du Nord.

Et Jim, qui allait à grands pas près de moi, si plein de santé et d’ardeur, il ne se doutait guère qu’à ce moment même il avait atteint le point culminant de son existence, et que désormais il ne cesserait de descendre la pente.

Il flottait sur la mer une légère buée, car les premières heures de la matinée avaient été très brumeuses et le soleil n’avait pas tout dissipé.

Comme nos regards se portaient vers la mer, nous vîmes tout à coup émerger du brouillard la voile d’un petit bateau, qui arrivait du côté de la terre en se balançant.

Un seul homme était assis à la manœuvre, et le bateau louvoyait comme si l’homme avait de la peine à se décider pour atterrir sur la plage ou s’éloigner.

À la fin, comme si notre présence lui eût fait prendre son parti, il piqua droit vers nous,