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Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/95

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Il était ainsi allongé, avec son nez proéminent, sa moustache de chat, mais les lèvres exsangues, la respiration si faible, qu’elle eût à peine agité une plume.

— Il se meurt, Jim, m’écriai je.

— Oui, il meurt de faim et de soif ; il n’y a pas une miette de pain dans le bateau. Peut-être y a-t-il quelque chose dans le sac ?

Il s’élança et rapporta un sac noir en cuir.

Avec un grand manteau bleu, c’était les seuls objets qui se trouvassent dans le bateau.

Le sac était fermé, mais Jim l’ouvra en un instant ; il était à moitié plein de pièces d’or.

Ni lui ni moi nous n’en avions jamais vu autant, non, pas même la dixième partie.

Il devait y en avoir des centaines ; c’étaient des souverains anglais tout brillants, tout neufs.

À vrai dire, cette vue nous avait si fortement intéressés que nous ne songions plus du tout à leur possesseur jusqu’au moment où il nous rappela près de lui par une plainte.

Il avait les lèvres plus bleues que jamais. Sa mâchoire inférieure retombait, ce qui me permit de voir sa bouche ouverte et ses ran-