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Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/98

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Il nous regarda fixement l’un après l’autre, puis haussa les épaules.

— Ça fait partie d’une chanson, dit-il. Bon ! Je me pose cette question : que vais-je faire à présent ? Je ne me serais pas cru si faible. Où êtes-vous allés prendre cette eau ?

Je lui montrai le ruisseau, vers lequel il se dirigea d’un pas incertain.

Là il s’étendit sur le ventre et se mit à boire, si longtemps que je crus qu’il n’en finirait pas.

Son long cou plissé se tendait comme celui d’un cheval, et il faisait à chaque gorgée un fort bruit de lapement avec ses lèvres.

Enfin, il se leva en poussant un grand soupir, et essuya sa moustache avec sa manche.

— Cela va mieux, dit-il. Avez-vous quelque chose à manger ?

J’avais mis dans ma poche, avant de partir, deux morceaux de galette. Il se les fourra dans la bouche et il les avala.

Puis, il sortit les épaules, fit bomber sa poitrine, et se caressa les côtes de la paume de sa main.

— Je suis sûr que je vous dois beaucoup,