Page:Doyle - La Hachette d'Argent, paru dans le Journal des Voyages, 1907-1908.pdf/15

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— Ils se battent demain, dit Von Schlegel, et je crains bien que notre homme ne perde de ses charmes, vu qu’il a le bras un peu court. Mais avec de l’agilité, de l’habileté, il pourra très bien s’en tirer ; on dit qu’il a de la garde.

— Et n’y a-t-il pas d’autres nouvelles parmi les étudiants ? demanda Strauss.

— On ne parle pas d’autre chose que des assassinats, je crois ; mais j’ai travaillé ferme ces jours-ci, comme tu sais, et je ne prête guère d’attention aux commérages.

— As-tu eu le temps de jeter un coup d’œil sur les livres et ces armes qui préoccupaient tant notre bon vieux professeur le jour même où il a trouvé la mort ? demanda Strauss. On dit que cela vaut bien une visite ?

— Je les ai vus aujourd’hui, dit Schlegel en allumant sa pipe. Reinmaul, le concierge, m’a fait entrer au magasin et j’ai aidé à étiqueter un bon nombre d’objets d’après le catalogue original du musée du comte de Schulling. Autant que nous pouvons le savoir, il ne manque à la collection qu’un article.

— Il en manque un ! s’écria Strauss. Voilà qui tourmenterait cruellement l’ombre du vieux Von Hopstein. Est-ce quelque chose d’important ?

— L’objet est décrit comme une hachette antique, l’arme en acier, le manche en argent repoussé ! Nous avons réclamé à la compagnie du chemin de fer, et sans doute on le retrouvera.

« Je l’espère, » répéta Strauss.

Et la conversation dévia vers d’autres sujets. Le feu tombait, et la bouteille de vin