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« L’arme de l’assassin ! s’exclama-t-il.

— La hachette d’argent du musée ! » s’écria en même temps Strauss.

Ils ne pouvaient douter que ce ne fût à la fois l’un et l’autre.

Il était impossible qu’il existât deux de ces armes curieuses, et l’aspect des blessures était précisément celui qu’aurait pu produire un instrument pareil.

L’assassin avait dû la jeter après avoir commis son acte affreux, et elle était restée depuis ensevelie dans la neige à une vingtaine de mètres de l’endroit fatal.

Il était extraordinaire que, parmi toutes les personnes qui avaient passé et repassé, pas une ne l’eût découverte ; mais la neige était épaisse, et l’arme était un peu en dehors du sentier tracé.

« Qu’allons-nous en faire ? » dit Von Schlegel en la tenant à la main.

« Portons-la au commissaire de police, suggéra Strauss.

— Il est couché, à cette heure. Néanmoins, je trouve que tu as raison ; j’attendrai jusqu’au matin et je la lui remettrai avant de déjeuner. En attendant, il faut que je l’emporte chez moi.

— C’est ce qu’il y a de mieux à faire, » dit son ami.

Et tous deux reprirent leur route en parlant de l’importante trouvaille qu’ils venaient de faire. Quand ils furent arrivés à la porte de Schlegel, Strauss lui souhaita le bonsoir et refusa l’invitation qu’on lui faisait d’entrer, puis descendit la rue d’un bon pas pour regagner son logis.