Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/201

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prairies et galopai une partie de la nuit jusqu’à ce que je me trouvasse sain et sauf dans les murs d’Agra.

« Cependant, même dans cette ville, la sécurité était loin d’être absolue. Tout le pays était soulevé ; on se serait cru au milieu d’un essaim d’abeilles. Lorsque les Anglais parvenaient à se grouper, ils restaient bien maîtres du terrain aussi loin que leurs fusils pouvaient porter ; mais voilà tout, et, partout ailleurs, la fuite était leur seule ressource. C’était la lutte de millions de forcenés contre quelques centaines d’hommes, et, détail bien cruel, ces ennemis que nous combattions n’étaient autres que nos propres troupes, nos troupes d’élite, infanterie, cavalerie, artillerie, instruites et entraînées par nous avec tant de soin, qui maintenant se rassemblaient dans leurs camps au son de nos propres sonneries et tournaient contre nous les armes que nous leur avions données.

« Dans Agra se trouvait réuni le 3e fusiliers du Bengale, quelques Sikhs, deux pelotons de cavalerie et une batterie d’artillerie. On avait créé en outre un corps de volontaires, composé d’employés et de marchands et je demandai à en faire partie, malgré ma jambe de bois. Dans les premiers