Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/209

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serments, je sais aussi que nous pouvons maintenant compter sur vous. Si vous aviez été un de ces Hindous menteurs, vous auriez eu beau jurer par tous les faux dieux qui remplissent leurs temples, votre sang aurait déjà rougi mon poignard, et votre cadavre serait étendu maintenant dans la boue du fossé. Mais le Sikh sait apprécier l’Anglais comme l’Anglais sait apprécier le Sikh. Ouvrez donc vos oreilles et écoutez ce que j’ai à vous dire.

« Dans les provinces du Nord, il existe un rajah qui, bien que son territoire soit restreint, est possesseur d’immenses richesses. Son père lui en a légué quelques-unes, mais il en a amassé encore bien plus lui-même, car il est d’un naturel vil et intéressé et aime mieux entasser son or en cachette plutôt que de le dépenser. Lorsque la révolte éclata, il chercha à ménager le lion aussi bien que le tigre, à vivre en bons termes avec les cipayes, en même temps qu’avec les Anglais. Bientôt cependant, il crut que l’heure des blancs avait sonné ; car de toutes parts il n’entendait parler que de massacres et de défaites subies par eux. Cependant, en homme prudent, il s’arrangea pour que, quelle que fût l’issue de la lutte, il