Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/218

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« C’était assurément très mal, dit-il, mais je voudrais bien savoir combien de gens à ma place auraient hésité entre l’aubaine qui m’était offerte et la perspective d’avoir le cou coupé. De plus, du moment où il avait pénétré dans la citadelle, c’était ma vie ou la sienne qui était en jeu. Car, s’il s’était échappé, toute l’affaire se serait découverte ; j’aurais été traduit devant la cour martiale et évidemment fusillé ; on n’était, je vous le jure, guère disposé à l’indulgence à ce moment-là.

— Continuez votre récit, dit Holmes sèchement.

— Eh bien, tandis que Mahomet Singh montait la garde à la poterne, Dost Akbar et moi nous transportâmes le cadavre dans l’intérieur. Il pesait lourd, allez, malgré sa petite taille. Nous le déposâmes à un endroit que les Sikhs avaient déjà préparé. C’était à quelque distance, dans une grande cour déserte à laquelle aboutissait un long couloir tortueux. Tout alentour, les murs de briques tombaient en ruine et, au milieu, le sol s’était effondré de façon à former une tombe naturelle. Ce fut là que nous mîmes le corps du marchand Achmet et, après l’avoir recouvert avec les briques ramassées à côté, nous revînmes chercher le trésor.