Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/222

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perdre de vue. Le soir du meurtre, cet homme, voyant le faux marchand entrer par la poterne, crut qu’il avait trouvé un refuge dans la citadelle. Le lendemain il réussit à y pénétrer lui-même, mais une fois là il ne put découvrir aucune trace d’Achmet. Cela lui parut si étrange qu’il en parla à un sergent des gardes, lequel fit son rapport au commandant. On procéda immédiatement à une enquête qui amena la découverte du cadavre. C’est ainsi qu’au moment où nous nous croyions au bout de nos tribulations, nous fûmes arrêtés tous les quatre et passâmes en justice sous l’inculpation d’assassinat, l’un parce qu’il accompagnait la victime cette nuit-là, et les trois autres parce qu’ils étaient de garde à la porte. Durant tout le procès il ne fut pas question des bijoux ; car entre temps le rajah avait été destitué et exilé, et personne n’avait intérêt à les retrouver. Cependant on fit toutes les preuves du crime et notre culpabilité fut clairement démontrée. Les trois Sikhs furent condamnés aux travaux forcés à perpétuité, tandis que j’étais moi-même condamné à mort ; mais ma peine fut commuée et j’eus à subir le même châtiment que mes complices.

« Notre situation était vraiment étrange. Nous étions forcés de traîner le boulet sans grande