Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/138

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revienne. Ah ! le voici : vous allez vous entendre avec lui. »

Un gros homme d’un certain âge s’avançait pesamment dans le petit chemin. En quelques mots, Mac Murdo s’expliqua : un nommé Murphy, à Chicago, lui avait donné l’adresse de Shafter, qu’il tenait lui-même d’une tierce personne. Le vieux Shafter se déclara prêt à le recevoir. Mac Murdo ne chicana pas sur les conditions ; il semblait avoir de l’argent, il les accepta toutes. Pour douze dollars par semaine, payables d’avance, on lui assurait le logement et le vivre. Ce fut ainsi que, fuyant de son propre aveu la justice, il se réfugia sous le toit des Shafter. De ce jour allait dater une noire série d’événements, qui ne devait prendre fin que bien des années plus tard, sur une terre lointaine.


II

LE MAÎTRE.


Mac Murdo était un de ces hommes qui s’imposent. Où qu’il fût, on le connaissait vite. Il lui suffit d’une semaine pour prendre chez Schafter une importance incontestée. Shafter hébergeait à ce moment dix ou douze pensionnaires, braves contremaîtres d’usines ou