Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Eh bien, finit par s’écrier Mac Ginty, est-il là ? Birdy Edwards est-il là ?

— Oui, répondit Mac Murdo, lentement. Birdy Edwards est là : je suis Birdy Edwards ! »

Ces mots prononcés, dix secondes s’écoulèrent, durant lesquelles la chambre parut vide, tant le silence y fut profond. Une bouilloire siffla sur le poêle. Sept visages blêmes s’étaient levés, sept hommes considéraient dans l’épouvante l’homme qui les dominait de tout son haut. Il se fit alors un grand fracas de vitres cassés, des canons de fusil brillèrent dans le cadre des fenêtres, les rideaux sautèrent de leurs tringles. Poussant un grognement d’ours blessé, Mac Ginty se précipita vers la porte à demi ouverte : la menace d’un revolver et les yeux bleus du capitaine Marwin, sévèrement braqués sur lui, le firent reculer jusqu’à son siège.

« Vous êtes mieux là, conseiller, dit celui qui jusqu’alors s’était appelé Mac Murdo. Et quand à vous, Baldwin, laissez donc votre revolver en paix si vous ne voulez tâter de la corde. Allons, obéissez ou, de par Dieu !… Là, c’est bien. Il y a dans la maison quarante gaillards bien armés : calculez vos chances. Qu’on s’assure d’eux, Marwin ! »

Devant tous ces fusils baissés, aucune résistance n’était possible. On désarma les assassins. Mornes, confondus, stupides, ils demeuraient assis autour de la table.