Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/29

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Holmes, échangeant en un clin d’œil sa robe de chambre contre un veston. Chemin faisant, monsieur Mac, je vous prierai de me donner sur le crime tous les détails possibles. »

Tous les détails possibles se réduisaient à un petit nombre, qu’Holmes jugea dignes de la plus grande attention. Il écoutait avec une satisfaction visible, en se frottant les mains. Nous sortions d’une longue période de semaines stériles ; or, les facultés spéciales ont toutes cela de commun qu’elles deviennent une charge quand on n’en a pas l’emploi ; et mon ami retrouvait enfin l’occasion d’exercer les siennes. Ce cerveau aiguisé comme une lame s’émoussait et se rouillait dans l’inaction. Au premier appel qu’on lui adressait, les yeux de Sherlock Holmes brillaient, ses joues pâles revêtaient une teinte plus chaude, son ardente figure laissait transparaître une flamme intérieure. Penché en avant dans le cab, il était tout oreilles cependant que Mac Donald nous exposait les brèves données du problème que nous allions aborder dans le Sussex. Tout ce que savait l’inspecteur, c’était ce que lui avait appris un billet reçu le matin, de bonne heure, par le train des laitiers. White Mason, le chef de la police locale, étant de ses amis, l’avait prévenu plus tôt qu’on n’a coutume de prévenir Scotland Yard quand on a besoin de son intervention en province ; car il est rare qu’on mande la police métropolitaine assez vite pour qu’elle parte sur une piste fraîche.