Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/40

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aurait-il pris la fuite ? Impossible ! Nous sommes devant un suicide.

— Je l’ai cru d’abord. Mais voyez… »

Barker écarta le rideau : la longue fenêtre losangée apparut grande ouverte.

« Et ceci encore… »

À la lumière de la lampe, il montrait, sur l’appui de bois, une tache qui semblait l’empreinte sanglante d’une semelle.

« Vous voulez dire que l’assassin aura traversé le fossé ?

— Précisément.

— Donc, puisque vous êtes rentré ici dans les trente secondes qui ont suivi le crime, l’homme était dans l’eau à ce moment ?

— Sans aucun doute. Plût à Dieu que j’eusse couru vers la fenêtre ! Mais le rideau la masquait, comme vous venez de le voir, et je n’y ai pas songé. Puis j’ai entendu le pas de Mrs. Douglas. Je ne pouvais la laisser entrer, c’eût été trop pénible !

— Certes ! fit le docteur, regardant la tête fracassée. Je ne me rappelle rien de pareil depuis l’accident du chemin de fer de Birlstone.

— Voyons, reprit le sergent, dont le bon sens campagnard un peu lent s’attardait à la question de la fenêtre ouverte ; voyons… Vous dites qu’un homme s’est sauvé en traversant le fossé. Soit. Mais je vous demande, moi, comment, le pont-levis étant remonté, il a pu pénétrer dans la maison ?

— Ah ! voilà bien la question, dit Barker.