Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/182

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et m'en frappa au bras gauche, mais je lui lançai de mon poignet ganté de fer un coup qui le fit tomber de cheval et l'étendit sans mouvement sur le sol.

Presque en même temps le cornette, blessé en maints endroits, vida les arçons.

Saxon mit vivement pied à terre, ramassa le poignard que le soldat avait lâché et se disposait à les achever l'un et l'autre, quand je mis aussi pied à terre et l'en empêchai.

Il se tourna vers moi avec la promptitude de l'éclair, d'un air si féroce que je ne pus voir la bête sauvage qui était en lui entièrement réveillée.

-De quoi te mêles-tu? gronda-t-il. Laisse-moi faire.

-Non, non, assez de sang versé, dis-je. Laissez-les à terre.

-Est-ce qu'ils auraient eu quelque pitié pour nous, cria-t-il avec emportement et se débattant pour dégager son poignet. Ils ont perdu la partie. Il faut qu'ils paient.

-Non, pas cela de sang-froid, dis-je d'un ton ferme. Je ne le permettrai pas.

-Vraiment, monseigneur? railla-t-il, avec, une expression démoniaque dans le regard.

D'une violente secousse, il se dégagea de mon étreinte, fit un bond en arrière et ramassa l'épée qu'il avait laissé tomber.

-Eh bien! après? demandai-je en me mettant