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Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/227

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sirais.

Cette somme, jointe au petit pécule que ma mère avait cousu dans mon collet, me fut d'une utilité incomparable, car la fièvre des prisons avait éclaté parmi nous, et je me trouvai en mesure de procurer aux malades les aliments qui leur convenaient, ainsi que de payer les services des médecins, si bien que l'épidémie fut tuée dans le germe avant d'avoir pu se répandre.

Dans les premiers jours d'août, nous fûmes conduits de Bridgewater à Taunton, et jetés avec des centaines d'autres dans le même magasin à laines où notre régiment avait été logé au commencement de la campagne.

Nous gagnâmes peu au change.

Toutefois nous nous aperçûmes que nos nouveaux gardiens étaient, en quelque sorte, plus rassasiés de cruauté que les premiers et que, dès lors, ils étaient moins exigeants envers leurs prisonniers.

Non seulement on permettait de temps à autre à nos amis de nous rendre visite, mais encore nous pouvions nous procurer des livres et des journaux, grâce à un petit cadeau fait au sergent de service.

Nous fûmes donc en état de passer notre temps dans un confortable relatif, pendant la durée d'un mois et plus qui s'écoula avant notre jugement.

Un soir, comme j'étais adossé au mur, l'esprit vague, les yeux fixés sur une mince