Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/264

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y a de mieux dans une fournée. Douze fois douze, bien près de cent cinquante pièces, sergent, qui n'auront coûté que quelques mots. Je n'ai eu qu'à envoyer ma femme, une personne diantrement belle, remarquez bien, et qui s'habille à la mode, à mon bon ami le secrétaire, pour lui demander quelques rebelles. «Combien? dit-il.-Une douzaine, cela suffira.» Et tout a été réglé d'un trait de plume. Pourquoi là maudite sotte n'a-t-elle pas pensé à en demander un cent? Mais qu'y a-t-il, sergent, qu'y a-t-il?

Un petit homme vif, à tête en potiron, vêtu d'un habit de cheval et de grandes bottes, venait d'entrer à grand bruit d'éperons dans le magasin aux laines, d'un air fort assuré, fort autoritaire, porteur d'un grand sabre de forme antique qui traînait derrière lui, et agitant une cravache.

-Bonjour, sergent, dit-il d'une voix forte et impérieuse, vous avez peut-être entendu parler de moi? Je suis monsieur John Wooton, de Langmere House, qui s'est donné tant de tracas pour le Roi et que M. Godolphin a appelé, en pleine Chambre des Communes, une des colonnes locales de l'État. Ce furent ses propres paroles. C'est beau, n'est-ce pas? Des colonnes? Remarquez cette idée ingénieuse: l'État serait en quelque sorte un palais ou un temple, et les fidèles sujets autant de colonnes, et je fus l'un