Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

-Il est à moi aussi. Ma parole! mais c'est par trop drôle.

-Corps de Dieu! Combien en avez-vous? s'écria le squire de Dulverton.

-Une douzaine! Hé! Hé! La douzaine toute ronde. Qu'on me crève si je n'ai pas eu le meilleur choix avant vous! Le premier oiseau levé, vous connaissez le vieux dicton.

-C'est une infamie, cria le squire en colère, une honte, une infamie. Il faut que nous nous battions pour le Roi, que nous risquions notre peau, et alors, quand tout est fini, voici qu'arrive un troupeau de laquais d'antichambre, qui viennent nous escamoter le choix avant que leurs maîtres soient servis!

-Laquais d'antichambre, monsieur, piailla le raffiné. Sur la mort, monsieur, voilà qui touche à mon honneur de très près. J'ai vu couler du sang, monsieur, et des blessures s'ouvrir pour de moindres provocations. Rétractez-vous, monsieur, rétractez-vous.

-Arrière, perche à porter les habits! dit l'autre d'un ton méprisant. Vous êtes venu, comme les autres oiseaux mangeurs de charognes, quand la bataille est finie. Est-ce qu'on a prononcé votre nom en plein Parlement? Est-ce que vous êtes une colonne locale? Arrière, arrière, mannequin de tailleur!

-Et vous, insolent rustre en sabots, s'écria le fat, lourdaud au langage grossier, la seule colonne